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Eclairages de la Doctrine sociale de l’Eglise sur la solidarité

La solidarité, vertu chrétienne

40. La solidarité est sans aucun doute une vertu chrétienne. Dès le développement qui précède, on pouvait entrevoir de nombreux points de contact entre elle et l’amour qui est le signe distinctif des disciples du Christ (Jn 13, 35). À la lumière de la foi, la solidarité tend à se dépasser elle-même, à prendre les dimensions spécifiquement chrétiennes de la gratuité totale, du pardon et de la réconciliation. Alors le prochain n’est pas seulement un être humain avec ses droits et son égalité fondamentale à l’égard de tous, mais il devient l’image vivante de Dieu le Père, rachetée par le sang du Christ et objet de l’action constante de l’Esprit Saint. Il doit donc être aimé, même s’il est un ennemi, de l’amour dont l’aime le Seigneur, et l’on doit être prêt au sacrifice pour lui, même au sacrifice suprême : « Donner sa vie pour ses frères » (1 Jn 3, 16).

 

193. Les nouvelles relations d’interdépendance entre les hommes et les peuples qui sont, de fait, des formes de solidarité, doivent se transformer en relations tendant à une véritable solidarité éthico-sociale, qui est l’exigence morale inhérente à toutes les relations humaines. La solidarité se présente donc sous deux aspects complémentaires : celui de principe social et celui de vertu morale.

La solidarité doit être saisie avant tout dans sa valeur de principe social ordonnateur des institutions, en vertu duquel les « structures de péché » qui dominent les rapports entre les personnes et les peuples doivent être dépassées et transformées en structures de solidarité, à travers l’élaboration ou la modification opportune de lois, de règles du marché ou la création d’institutions.

La solidarité est également une véritable vertu morale, et non pas « un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun ; c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous ».

Source : Jean Paul II Sollicitudo rei socialis

 

Il ne peut exister de communauté chrétienne sans diaconie

« L’attention aux pauvres, aux déracinés, aux faibles, aux humbles, aux opprimés, est un devoir qui s’enracine dans le cœur même du christianisme entendu comme communion. Il ne peut pas exister de communauté chrétienne sans diaconie, c’est-à-dire service de charité qui, à son tour, ne peut exister sans célébration de l’Eucharistie. Les trois réalités sont liées entre elles : communauté, Eucharistie, diaconie auprès des pauvres et des humbles. L’expérience démontre qu’elles vivent ou s’éteignent ensemble » Yves Congar et aliiÉglise et Pauvreté, 1965, Cerf, Paris.